A Gometz, à la poursuite de l'aérotrain

Le 12/02/2016

Dans Sorties du jeudi

Bande gometz 2Rando de 21 km au départ de Gometz-la-Ville, passant par Limours, Roussigny et St Jean-du-Beauregard. Recul dans le temps pour cette rando, qui nous a vu marcher à deux, comme avant les RTT, et à la recherche d'un Alain tout jeunot oeuvrant pour la société Bertin. 

L'aérotrain

La randonnée est aussi prétexte à se souvenir d'un grand projet à la française qui a fait couler beaucoup d'encre et porté pas mal d'espoir, l'aérotrain.
Peu après avoir quitté Gometz, nous longeons pendant 2 km une voie qui était longue de 18km, et qui a servi aux essais de l'aérotrain (une autre voie a été construite près d'Orléans, qu'on voit ci-contre). Ce fut une idée, sans doute géniale, de l'inventeur Jean Bertin, qui entre autres grands mérites eut celui de créer une entreprise qui fit travailler toute sa carrière notre ami Alain. L'aérotrain s'appelait en son temps "turbotrain", et sa grande particularité était de rouler sur coussin d'air, sans contact donc avec le sol. Le projet n'eut jamais d'application commerciale, l'aide publique donnée au début du projet ayant été attribué ensuite à la SNCF, qui défendait un TGV sur rails ne nécessitant pas la construction d'un nouveau réseau.


 
 

Ce fut évidemment mensonger, le réseau TGV étant dédié à ce train, mais cela tua dans l'oeuf, bien avancé, le projet de l'aérotrain. En 1969, l'aérotrain atteignit la vitesse de 422km/h sur les 18 km de la ligne d'essai de Gometz.
Il reste que si l'aérotrain présentait des avantages indiscutables (absence de frottement, silence, confort, vitesse, économies de fonctionnement), il avait l'inconvénient majeur de nécessiter la construction d'un réseau dédié, infranchissable par les voitures et demandant donc la construction de voies surélevées sur pilotis. Pas très beau dans le paysage.
Notre ami Alain a passé toute sa carrière chez Bertin. Hallucination, effet de l'eau absorbée en trop grande quantité, appareil photo devenu fou, je suis sûr l'avoir vu passer dans un drôle de déguisement, du genre que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

Limours -en-Hurepoix

Le Hurepoix est un ancien pays de France, aujourd'hui principalement sur les départements de l'Essonne et un peu les Yvelines, dont la capitale historique était Dourdan. Après avoir quitté la voie de l'aérotrain, nous nous dirigeons vers Limours, pour voir le château bâti par Anne de Pisseleu (1508-1580), duchesse d'Etampes et maîtresse de François (1er), "la plus savante des belles et la plus belle des savantes" disaient les flatteurs. C'est en parlant d'elle que François a prononcé cette phrase célèbre "souvent femme varie, et bien fol qui s'y fie". Mais c'était avant! Non? 

Petit aparté: s'il est fol, peut-être, de se fier à la femme, comme à l'homme aussi, il l'est bien plus de se fier à la météo. Soleil quasi toute la rando, pique-nique au soleil, pas de pluie, bien loin des pessimistes prévisions.
En fait de château, on ne verra rien, puisqu'il fut mis en adjudication après la révolution, et que le marchand de pierres qui l'acheta le vendit par petits morceaux. On dégotta tout de même un ancien pavillon qui faisait partie du domaine, aujourd'hui habitation privée.
Limours est une vieille cité, remarquable par son église Renaissance (sur fondements 12ème s.) et son agréable place centrale.

Nous quittons Limours vers l'est direction Roussigny, en passant devant le château du Pivot (commune de Forges-les-Bains), que nous ne pourrons qu'entrevoir mais que le web a vu pour nous. Le bâtiment actuel date de 1850, bâti sur le fondement d'un manoir du 13ème siècle.

Après Roussigny, c'est la plaine, que l'on quitte peu après le hameau de La Brosse. On longe puis traverse le bois des Bezelles, avant d'arriver au château de St Jean-Beauregard. Là le château existe bel et bien, mais il ne sera pas visible. Merci Internet.

Encore un p'tit coup de plaine, et c'est le retour à Gometz.

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