Escapade à Vienne

Le beau Danube bleu

Quand on pense à Vienne, on rêve de valses et des Strauss, on songe à Mozart et au génie incompris. On se plonge dans l'Histoire, celle du temps où Vienne était la capitale de l'Europe, où siègeaient les Habsbourg, une des plus longues dynasties régnantes européennes. Vienne, c'est aussi l'architecture, avec Otto Wagner et les beaux immeubles art nouveau, la peinture et sculpture présentes dans de nombreux musées majeurs, c'est le Danube au-delà duquel on entre dans les pays slaves. Vienne, c'est le plaisir de déambuler dans de majestueuses ou pittoresques rues et avenues, d'y goûter les patisseries dans les nombreux cafés ou salons de thé. Vienne, c'est la pléthore d'églises au style baroque, plus exhubérantes les unes que les autres. Vienne, c'est unique en Europe.

La "ville intérieure", celle entourée par le Ring et le Danube, est le coeur de Vienne, comprenant les principaux sites touristiques de la ville, du palais impérial de la Hofburg à la cathédrale St-Etienne, en passant par le célébrissime Graben. Les petites rues de la vieille ville sont truffées de passages, bordées de somptueuses demeures baroques ou du XIXème siècle et contiennent bon nombre de musées viennois.
En son bord, le Ring est la façade du Vienne impérial, large avenue ornée d'une ribambelle de bâtisses d'apparat. 

Impossible de tout voir en quatre jours, d'autant qu'il faut aller au-delà du Ring pour admirer, pour le moins, les palais de Schönbrunn et du Belvédère. Ci-dessous sont évoqués les principaux sites qu'on a visités.

Le Graben est le coeur battant du centre-ville. Anciennement place de marché et lieu des festivités, c'est aujourd'hui une grande-rue piétonne bordée de resplendissantes façades de la période baroque et du XIXème siècle. En son centre trône la colonne de la peste, bâtie en 1679 après un voeu de l'empereur Léopold 1er pour que cesse l'épidemie de peste qui ravageait la ville. 

De style gothique, la cathédrale Saint-Etienne est le symbole de la ville. Construite en 1359, elle a été endommagée au cours de la seconde guerre mondiale, et restaurée. On doit à la restauration le beau toit multicolore.

 

De jour comme de nuit, le Graben est incontournable.

De là, nous aurons vu l'église Jésuite, aux remarquables colonnes torsadées de marbre, aperçu la Caisse d'Epargne construite sur les plans d'Otto Wagner, mais que nous n'avons pas pu visiter (la première fois, il était trop tard, la seconde elle était fermée pour cause de fête nationale), puis l'église grecque, et Ruprechtskirche, la plus vieille église de Vienne (11 ème siècle), puis pénétré dans l'ancien quartier juif. Nous sommes alors dans le coeur de la ville, Kirche Am Hof, palais Kinsky, Ferstel, Harrach, Hofburg, pas très loin.

Le lendemain, c'est trempés que nous arrivons au musée Albertina. Cet immense musée consacré à l'art ancien et contemporain présentait une formidable exposition Monet, avec des tableaux venus du monde entier, et notamment du musée parisien Marmottan. Nous poursuivons par le Musée des Beaux-Arts (Kunsthistoriches Museum), situé dans un bâtiment grandiose construit en 1891 pour recueillir les collections des Habsbourg, remarquable notamment par son majestueux escalier débouchant sur une spectaculaire sculpture de Canova. A l'instar du Louvre, le musée renferme de magnifiques collections de tableaux, notamment flammands et italiens, mais aussi des collections de pièces grecques et romaines, qui en font un des plus riches musées du monde. Cerise sur le gâteau, une remarquable exposition dédiée à Brueghel l'Ancien était proposée.
Au milieu, nous avons visité la majestueuse bibliothèque nationale, fondée au Moyen-Age par les Habsbourg. La salle d'apparat est l'une des plus belles salles de bibliothèque au monde, plus de 80 mètres de long sur 20 de large, 200 000 livres contenus. 
Soirée musicale, avec un très classique concert au Musikverein. Au programme Mozart et Strauss, dans des partitions si classiques qu'on ne les écoute plus guère, et qu'on a donc grand plaisir à réentendre. La salle a été ouverte en 1870, elle est considérée comme une des trois plus belles salles du monde. Elle est le siège de l'orchestre philharmonique de Vienne.

Schönbrunn

Au programme du jeudi matin, le palais de Schönbrunn, accessible en quelques stations de métro. 
C'est l'empereur Léopold 1er qui en décida la construction à la fin du XVIIème siècle, dans le désir d'en faire un Versailles autrichien. Les ambitions initiales furent sensiblement contraintes pour des raisons budgétaires, mais comme chaque empereur suivant y fit modifications et agrandissements, le château compte tout de même plus de 1200 pièces. 42 sont ouvertes au public.
Le parc à la française fut dessiné par un élève de Le Nôtre, Jean Tréhet. Le sommet du parc est dominé par La Gloriette, édifice néo-classique construit en 1775 pour fêter la victoire de l'Autriche contre la Prusse. Ce ne sera que partie remise pour les prussiens !

De retour à Vienne, déjeuner à la station de métro construite Karlplatz par Otto Wagner au début du XXème siècle, puis visite du palais de la Sécession. Le palais, qui n'est qu'un pavillon, abrite aujourd'hui des expositions d'art contemporain. La Sécession est un mouvement fondé en 1897 par un groupement d'artistes fédéré autour de Gustav Klimt en réaction à l'académisme ambiant. Le bâtiment actuel a été conçu en 1898 et ouvert en 1902 avec des oeuvres en hommage à Beethoven. Klimt réalisa spécialement pour cette grande exposition collective une oeuvre centrale, la Frise Beethoven. Elle avait dans l'esprit de Klimt une vocation décorative, et donc provisoire. Elle est restée, et constitue le centre d'intérêt de la visite du pavillon. 

A proximité, l'église Saint-Charles -Borromée est un des plus beaux exemples d'architecture baroque d'Europe centrale. C'est une église votive commandée au tout début du XVIIème siècle par l'empereur Charles VI à la suite d'une épidémie de peste. A l'intérieur, un ascenseur permet d'approcher le plafond de la coupole pour mieux admirer les fresques de Johann Rottmayr.

Il fait beau ce vendredi, alors marche à pied vers le palais du Belvédère. C'est l'un des plus grands palais baroques de Vienne, construit de 1714 à 1723 pour le prince Eugène de Savoie. Généralissime des armées impériales, il fut l'un des plus grands généraux de son temps. Jeune officier, il proposa d'abord ses services au roi de France Louis XIV, qui déclina ses services, peu impressionné qu'il fut sans doute par son aspect physique. Il alla alors à Vienne, où il servit trois empereurs successifs. En 1697, il joue un rôle déterminant dans la victoire écrasante contre les ottomans, alors aux portes de Vienne. Sa gloire est assurée. Dans le conflit pour la succession d'Espagne, il remporte plusieurs victoires contre les armées françaises, et bat de nouveau les ottomans en 1716-1718.
Il y a en fait deux palais, celui du bas ("unteres"), le plus ancien, et celui du haut ("oberes"), bâti par Eugène à la mesure de la gloire qui était la sienne. Celui du haut présente une importante collection de tableaux, dont un certain nombre sont récents, tel le baiser de Klimt, Judith de Klimt, et des tableaux de Schiele, Moser, Kokoschka ...
Le château d'en bas présente une magnique salle consacrée au Moyen-Age, et une exposition temporaire superbe consacrée à Egon Schiele.

Retour dans le coeur de la ville, dernière balade sur le Graben et dernière patisserie, il ne reste plus qu'à gagner l'aéroport par un confortable train direct, le CAT. 

Le film (9')

 

Escapade à Vienne (Autriche)

 
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