Les vergers de Mareil-Marly

Le 02/04/2021

Dans Sorties du jeudi

Les règles sanitaires ont cela de bon, qu'elles nous amènent à créer des parcours de randos auxquels on ne pense pas spontanément. Le parcours suivi par Michèle, Françoise, Joël, Pierre, Alain, Michel et Jean-Marc est de ceux-là. Et ça a été une vraie découverte, sur 19 km et 300 mètres de dénivelé.

De la gare de Saint-Nom, on monte rapidement vers Mareil-Marly et les vergers.

Petite commune de 3500 habitants, Mareil-Marly a la particularité de conserver ses côteaux occupés par un grand nombre d'hectares de vergers ou anciens vergers. A dire vrai, peu semblent aujourd'hui réellement exploités, certains conservent les traces de leur ancienne destination, le plus grand nombre est en déshérence.

Des associations comme les vergers de Mareil tentent de redonner vie à ce formidable lieu, en exploitant des vergers propriété soit de la commune (3) soit d'un particulier (1).

Qu'adviendra-t-il de ces vergers en friche, qui doivent faire baver plus d'un promoteur ? Sans doute les terrains ne sont-ils pas constructibles, mais jusqu'à quand ?

Toujours est-il que s'y promener est un vrai bonheur, et que la présence de la ville, pourtant toute proche, s'y fait bien oublier.

L'occupation humaine de Mareil-Marly est très ancienne, car était une voie de passage sèche entre la plaine de Versailles et la Seine, évitant les vallons marécageux de l'Etang-la Ville.
La vigne y est exploitée dès la fin de l'époque romaine, constituant la moitié des exploitations agricoles. Quand Louis XIV décide de clôturer par un mur son domaine de Marly pour éviter que le gibier aille voir si le chasseur est meilleur ailleurs, il prévoit une porte à l'Etang-la-Ville, mais pas à Mareil, stoppant la circulation sur la voie antique, et par suite le développement de la commune.

En 1880, le phylloxéra sonne le glas de la vigne, et la reconversion des vignobles en vergers (pommes, poires, prunes, cerises, et framboises, groseilles, fraises). 
L'arrivée du train Grande Ceinture ne répondit pas aux espoirs qu'il avait suscités, et la ligne voyageurs fut fermée en 1939. En 2004, une nouvelle gare est créée, et la prochaine ouverture de la ligne du Tram13 achèvera le désenclavement de la commune.

En 1946, 152 des 177 hectares de la commune étaient cultivés; 149 hectares étaient consacrés aux fruits et 3 hectares au maraîchage. La population s’établissait alors à environ 800 habitants.

La baisse des revenus de l’arboriculture, associée à la hausse des prix des terrains à construire, détourna progressivement Mareil de sa vocation agricole. Aujourd’hui il n’y a plus d’exploitation agricole à Mareil ; la tradition de la distillation des fruits rouges survécut un peu ...
Depuis 1982, la population a stagné autour de 3000 habitants. Les schémas d’urbanisation de l’Ile de France ont rendu nécessaire l’ouverture en 2000 de nouvelles zones urbanisables, et le chiffre de 5000 habitants devrait être atteint d'ici une vingtaine d'années.

Que restera-t-il de ses anciens vergers ?

Le coeur du village a gardé son aspect de vieux village, et s'y promener dans la rue du Belvédère, semi-piétonne, est bien agréable.

L'église Saint-Etienne a conservé son clocher roman du XIIè siècle, tandis que la nef a été remaniée au XIV è.

Après une nouvelle incursion dans les vergers - le plan de gauche montre la déambulation à laquelle nous amène le suivi des nombreux sentiers dans les vergers - nous quittons Mareil-Marly pour la forêt qui la borde au nord, la bien connue forêt de Marly.

Elle accueillera notre pique-nique, dans une douceur estivale à laquelle c'est toujours un bonheur de se réhabituer. Et n'écoutons pas les pessimistes qui nous disent que jeudi prochain ne sera pas de la même veine. 

 

Par la Croix-Saint Michel, nous regagnons l'Etang-la Ville après quelques kilomètres de forêt.

La rando de presque 20 kilomètres s'achève par la visite de l'Etang-la-Ville. Ce très ancien village a une population stabilisée autour de 4500 habitants, qui pourrait augmenter les années qui viennent sous l'impulsion des plans logements de la Préfecture.

Nous traversons la Grande-Rue Jean Mermoz, d'où les commerçants se sont retirés à l'instar de la plupart des villages des Yvelines, puis l'église Sainte-Anne, récemment restaurée, et qui date du XIIème siècle. 

Nous passons devant l'Hôtel de Ville, ancien château de la famille Séguier (dont Pierre Séguier, chancelier de France sous Louis XIII). Après plusieurs changements de propriétaires, il est occupé et dévasté par les allemands pendant la seconde guerre mondiale. Il a été sauvé de la démolition par le combat de l'Association Les Amis de l'Etang-la-Ville. Restauré dans la deuxième moitié des années 60, il accueille la mairie de la commune.

 

 
 

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