autour de Bazoches

Quittant l'église du XIIème s, nous partons vers le sud par le GR 11. Au hameau de Houjarray, nous passons devant la maison de Jean Monnet et celle de Louis Carré.
La maison du co-fondateur de l'Europe est une demeure en toit de chaume du XXème s. Jean Monnet y vécut de 1945 jusqu'à sa mort en 1979.

Elle appartient aujourd'hui à l'association Jean Monnet, qui la propose à la visite du public, et y organise des conférences (200 par an) et des séminaires d'étude et de réflexion.

La maison Louis Carré est une maison moderne construite en 1959 par l'architecte finlandais Alvar Aalto pour Louis Carré, collectionneur et galeriste français. Classée monument historique en 1966, elle a été reprise par la Fondation finlandaise Alvar Aalto qui l'ouvre au public depuis 2007.

Direction ensuite vers le riche village des Mesnuls. Riche parce que les maisons, anciennes et modernes, y sont cossues.

L'histoire du village est liée à celle du château, construit à l'origine, vers 1530, par Christophe de Refuge, gentilhomme de François 1^er. Plusieurs propriétaires s'y sont ensuite succédé, dont le comte de Maupeau au XVIIIème siècle. Ses plus grandes transformations datent du XVIIème s., donnant au château son style Louis XIII.

Dans les dernières années, le château a été acquis par le groupe industriel Thomson, à l'initiative de son flamboyant et un peu sulfureux pdg de l'époque, Alain Gomez, époux de la non moins flamboyante Francine, à l'époque pdg des stylos Waterman. On se souvient des ennuis judiciaires du pdg éternellement bronzé, empêtré dans des compromissions, rétrocessions, arrosages de partis politiques, et finalement viré de son poste par Alain Juppé. Il faut dire que pendant la campagne présidentielle de 1995, il avait arrosé les balladuriens et les socialistes, oubliant les chiraquiens! "J'ai beurré les deux tartines, mais j'ai oublié le jambon" , expliqua-t-il à sa façon!

Le château vira dans le patrimoine de Thalès à la création du géant français, avant d'être acquis (?) par Chateauform en 2007 pour en faire un lieu de séminaires. 

Quittant Les Mesnuls et traversant la plaine, nous arrivons à la chapelle ND du Chêne. Il y avait ici une chapelle construite en 1646, qui se tenait sur un lieu de pèlerinage important, fréquenté notamment par la reine Marie-Antoinette. Ca ne lui a pas trop porté bonheur sur terre, peut-être dans l'au-delà, qui sait?

La chapelle actuelle construite en remplacement de l'originale, détruite à la révolution, date de 1825.

On plonge ensuite dans le bois des Brulins, jusqu'à atteindre le ruisseau du même nom qu'on longe pendant un bon kilomètre. Il ne reste qu'à piquer plein nord vers Montfort, en longeant notamment l'étang de la plaine.
On n'évitera pas de monter au château d'Anne de Bretagne, ou ce qu'il en reste, ni d'entrer dans la belle église St Pierre, et dans le très curieux cimetière.

L'église initiale avait été bâtie en 1040. Anne de Bretagne la fit démollir en 1491 pour construire l'église actuelle. Elle a été classée monument historique en 1840 grace à sa collection de 37 vitraux du 16ème siècle.

Le curieux cimetière date du 16ème siècle. Il ressemble à un cloître, car il est entouré de galeries couvertes qui servaient de charnier. Les stèles verticales datent du 19ème siècle. Reposent notamment dans ce cimetière la gouvernante de Marcel Proust, Céleste Albaret, Georges Garvarentz, compositeur de chansons (Daniela, retiens la nuit, la plus belle pour aller danser, la marche des anges, et pourtant, hier encore, Paris au mois d'août, non je n'ai rien oublié, les plaisirs démodés, je bois etc ... etc ...) et de musiques de films, et par ailleurs beau-frère de Charles Aznavour, Thierry Gilardi, journaliste sportif mort il y a quelques mois, Georges Marchal, ainsi que sa première épouse Dany Robin et le second mari de celle-ci.

La tour Anne de Bretagne  a été bâtie au XVème s. sur les ruines du château fort du XIIème siècle détruit par les anglais durant la guerre de Cent Ans.

A peine sortis de Montfort, nous longeons le château de Groussay. Il a été construit en 1815 pour la fille de la gouvernante des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette. Racheté en 1938 par Charles de Beistegui (1895-1970), esthète inspiré, Groussay s'aggrandit en 1952 de deux ailes, dont l'une conduit au théâtre, et de "folies" ou "fabriques" conçues avec la complicité des artistres Emilio Terry et Alexandre Serebriakoff et des architectes Desbrosses et Costi. La transformation du château et la création de "fabriques" se sont poursuivies jusqu'à la mort de Charles de Beistegui en 1970. L'ensemble est classé monument historique depuis 1993. Son nouveau propriétaire qui le restaure depuis 2001 a décidé de l'ouvrir au public.

Charles de Beistegui était le petit-fils de propriétaires de mines d'argent au Mexique, obligés de fuir leur pays après la chute de l'éphémère Maximilien. A la tête d'une gande fortune, il appliqua toute sa vie à ... la mettre en scène. 

La fin du parcours est paisible, en plaine, avec une fin de parcours sur du macadam qu'on aurait pu éviter si la mémoire n'avait pas fait défaut et si on avait mieux écouté la voix féminine. Ce fut le droit à l'erreur du jour !

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