Au milieu de la presqu'île, le village de Crozon est le noeud par lequel toutes les routes passent. Village tranquille au mois de mai, ce n'est pas le cas en haute saison, dit-on.
Si les étoiles du Michelin étaient proportionnelles à la célèbrité, Camaret (photo de droite) en détiendrait le maximum grâce à son célébrissime curé. Mais ce joli port à sec à marée basse a gagné son étoile par son charme, sa tour Vauban à la forme inhabituelle, sa chapelle ND de Rocamadour (roch a ma dour, qui veut dire "roc au milieu des eaux, sanctuaire du 17ème s. qui doit son origine aux pélerinages de Rocamadour), son quartier St Thomas, aux vieilles maisons et galeries d'art, son port.
Encore plus loin à l'ouest, les alignements de Lagatjar avec ses 143 menhirs sont là pour nous rappeler la longue histoire de l'homme: ils étaient là vers 3000 avant JC. Bon d'accord, ce n'est pas les pyramides d'Egypte ! Quand le site a été découvert au 19ème s., plus de 600 menhirs se dressaient. La raison? Mystère, une hypothèse vraisemblable serait que le site aurait été un observatoire astronomique.
Toujours plus loin, c'est la pointe de Penhir, grandiose. D'abord la visite d'un site militaire allemand (ci-contre) visant à garder l'entrée de la rade Brest. On se promène dans l'ancien fort allemand, la vue est superbe, je ne sais s'ils en profitaient vraiment. Les menhirs semblaient pacifiques, il n'en est pas de même du fort, l'épaisseur du béton est impressionnante. Les hommes aiment bien se faire la guerre, toujours et partout, ça fait des héros qui donneront leur nom à des tas de rue, et aussi des musées pour qu'on se dise "plus jamais ça". Et ça recommence, et ça continuera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de place pour les musées. Ou que l'homme se sera détruit, ce qui est plus probable !
Plus loin, c'est la pointe elle-même, qui se termine par trois énormes rochers isolés appelés les Tas de Pois. Une bonne heure de marche dans la lande fleurie, sur les falaises. Magnifique !
Retour à Camaret pour se diriger vers la pointe des Espagnols. C'est là que les espagnols eurent la drôle d'idée de débarquer il y a quelques siècles. La vue sur Brest et sa rade est somptueuse.
Rapide arrêt à Roscanvel ensuite, au charmant petit port, puis direction Douarnenez, étape de la nuit. Le glorieux passé du port de pêche est derrière lui, mais l'activité de pêche et de conserverie est toujours présente (marque "Connétable" notamment). Mais le port n'est plus ce qu'il était, au point que la ville a eu la bonne idée de faire du port du Rhu un port musée. Une soixantaine de bateaux est amarrée, on se promène sur une marina pour les admirer et les visiter. Cela n'a pas pu être mon cas, étant arrivé trop tard. Le port actif est le port du Rosmeur (ci-contre), plein de charme, avec ses maisons colorées le long d'une anse très méditérranéenne. La soirée finira par des crêpes dans la vieille ville de Douarnenez, arrosées comme il se doit de la boisson pétillante aux pommes si chère aux bretons et aux normands.